mineral-dans-un-jardin Rares sont les jardins où le minéral n’a pas sa place. C’est parfois même l’élément fondamental si l’on pense par exemple au jardin zen. Mais l’emploi du minéral nécessite de prendre quelques précautions, car son emprise visuelle est importante et de nature à destructurer tout le jardin. Bien utiliser, au contraire, le minéral permet justement de structurer le jardin : une terrasse en dalles, une allée gravillonnée, un muret, des escaliers etc., sont les colonnes vertébrales du jardin. Elles permettent de donner des directions, des sens, ou encore de matérialiser des surfaces ou de les délimiter. Il y a mille manières d’utiliser le gravier, les pavés, l’ardoise, le béton désactivé, les galets, la brique …

Le minéral dans le jardin

Le mur

Quoi de plus minéral qu’un mur ? Ce peut-être un mur pour se cacher des voisins, un mur de soutènement, un mur de clôture, un simple muret, un mur choisit ou un mur subit… bref, s’il est déjà là vous devez composer avec. La couleur est un bon moyen de le rendre moins pesant. Vous pouvez bien-sûr utiliser des plantes grimpantes (avec ou sans treillis). Vous pouvez disposer quelques pots devant, ou des rampantes dessus. Vous pouvez, pourquoi pas, mélanger ces solutions. Vous pouvez tendre un voile devant, sur tout ou partie. Vous pouvez dessiner un trompe-l’oeil, ou un dessin « naïf »(le soleil, la mer, la plage…mais cette fois c’est vous qui le faites !). Vous pouvez le végétaliser selon la technique du mur-végétal (différents systèmes existent mais le principe ce sont des panneaux de substrat dans lesquels on plante, avec le plus souvent un système d’arrosage intégré).

Les circulations

Vos chemins et autres allées doivent être proportionnées à leur usage. Pour ce qui est plus spécifiquement du revêtement, selon la surface à couvrir, le coût des matériaux influe grandement sur les choix. Néanmoins, pour les petites surfaces les solutions sont multiples : avec ou sans bordures, elles-mêmes dépassant ou affleurant le sol, dans le même matériau que l’allée ou un autre (en bois ?); avec de grandes dalles ou des petits pavés; de couleur unie ou non; mélangé à d’autres matériaux, etc.

La terrasse

C’est la même problématique que pour les circulations, mais j’ajoute que vous devez prendre en compte la réverbération du revêtement surtout si l’orientation est plein-sud. [Autre aspect : les balustrades ou gardes-corps. Évitez d' »empiler » des pots ou des jardinières dessus, car bien souvent cela ne fait qu’augmenter leur emprise visuelle. Vous pouvez faire courir des grimpantes à l’intérieur ou mettre des pots devant comme pour le mur (à 2/3 de la hauteur cela masque suffisamment, sans en rajouter encore).

Le massif ou la rocaille

Le minéral dans le massif se résume souvent… à quelques galets « décoratif ». Bon, vous pouvez faire mieux . Tout d’abord, un moyen simple de mettre en valeur un massif (en respectant les quelques principes plus bas), c’est d’en faire juste le contour avec des pierres « de pays » (en plus c’est économique). Si vous souhaitez disposer quelques pierres dans votre massif (ou quelques rochers dans votre rocaille), on ne peux pas vous recommander autre-chose que de faire des essais :-/. Faites néanmoins attention à l’orientation des pierres les plus grosses : si vous en mettez une verticale, prévoyez-en plusieurs à côté horizontales; demandez-vous si votre caillou à « l’air naturel ». N’hésitez pas à les enterrer, pour la même raison. Enfin, adaptez la taille de vos pierres à vos végétaux.

Ayez en tête ces quelques principes

  • Le minéral doit souligner, mettre en valeur un élément du jardin; pas l’écraser. Il peut être l’élément lui-même, prenez garde alors aux dimensions/proportions.
  • Si vous utilisez des pierres, des rochers etc., préférez des « cailloux » de votre régions; ils s’inscrirons plus facilement dans le paysage.
  • Regardez votre maison : elle est en pierre ? Si oui (même en partie), référez-vous au conseil précédent.
  • Vous tenez à utilisez des galets, de l’ardoise, ou un gravier bleu ? Pas de souci, mais réservez-les à des petites surfaces (près de la terrasse ou de l’entrée par exemple) et arrangez-vous pour créer une séparation avec le reste du jardin (avec quelques arbustes par exemple). Dis autrement, et à moins que vous ayez une maison « design », ces éléments ne peuvent que difficilement s’intégrer au reste du jardin; créez-leurs leur propre espace.
  • Évitez les patchworks. Un massif recouvert d’ardoise se suffit à lui-même (avec quelques plantes tout de même.

Soyez créatif

Nombre d’éléments décoratifs sont désormais disponible : fontaines, statues, bancs… et dans tous les styles. Fouillez, fouinez, prenez le temps de rechercher la pièce maîtresse du jardin (évitez le dauphin « sauteur » quand même !). Vous pouvez aussi assembler deux types de minéraux comme par exemple : pavés/béton désactivé, pavés/briques, galets/graviers, ardoise/pouzzolane… ou à d’autre matériaux comme : graviers/bordures en bois (pour une allée avec des ressauts par exemple), brique dans des cadres en bois…. ou encore avec les végétaux (évidemment !!) : mur en béton rouge et bambous, damier gazon/dalles de (plusieurs) couleurs… Vous pouvez utiliser des mosaïques, du marbre, toute sorte de graviers décoratif du blanc au noir en passant par le rouge, le vert, le bleu…. Vous pouvez bien entendu utilisez des matériaux de récupération également (de l’ardoise ou de la tuile chez le couvreur du village par exemple).

En résumer

Vous l’avez compris, soyez à la fois mesuré dans les proportions, naturels dans vos choix et créatif dans vos envies ! Enfin, Tachibana no Toshitsuna (maître jardinier et auteur d’un traité sur l’art des jardins japonais intitulé « Sakutei ki » ou « De la création des jardins ») nous enseigne : « Quand on conçoit un jardin, on peut se permettre de faire le difficile, ne retenant que le meilleur de la nature et s’assurant que chaque pierre contribue à l’effet d’ensemble. »