Dans quels cas utiliser les pentes ?

Dans la plupart des cas, ce sera pour joindre deux niveaux de faible dénivelé l’un par rapport à l’autre et relativement distants; les escaliers ne peuvent alors pas être la solution, à moins de faire de longues marches ou paliers. Nous verrons dans cet article trois solutions : la pente simple (piétonne et carrossable) et les paliers.

Quelques petits rappels pour commencer

10% de pente correspondent à 10cm de dénivelé pour 100cm de déplacement horizontal. Comment mesurer le dénivelé ? Pour être précis, vous devez déjà savoir exactement d’où va partir votre allée (point haut et bas sur le schéma plus bas) et où elle se terminera (« où » signifie à la fois la hauteur exacte du départ et de l’arrivé, mais également le point de départ et le point d’arrivée précis, dans l’axe de votre future allée). Ces données étant claires, vous pouvez utiliser une règle de maçon et un niveau pour mesurer la hauteur du dénivelé. Si (et c’est probable !), la règle de maçon est trop courte, vous pouvez, à chaque longueur de règle, mesurer le dénivelé delta. Ensuite, vous additionnerez tous les deltas. Si vous avez une grande longueur, le mieux est de vous procurer une lunette de chantier (vous avez bien un ami ou un voisin maçon qui peut vous dépanner, non ?). Reste à mesurer la longueur de l’allée horizontalement, c’est-à-dire de niveau. Vous devez maintenant vous mettre au chaud (ou à l’ombre), prendre une feuille de papier quadrillé, dessiner le profil de votre allée et déterminer la pente réelle; de là vous pourrez choisir une solution ou une autre.

Les allées carrossables en pente

Pour une allée carrossable, 5% de pente est un maximum, même si on voit couramment des descentes de garage dépassant cette limite. On n’oubliera pas de prévoir une pente dans la largeur (profil bombé) de 2% pour évacuer les eaux de pluies. Dans la pratique, on prévoira sur le fond de forme préalablement compacté, 20cm de concassé 0/20 également compacté; dessus on compactera 8cm de concassé 0/6; viendra enfin le revêtement final (à définir).

Les allées piétonnes en pente

Pour une allée piétonne, 6 à 8% de pente, c’est déjà beaucoup. Vous pouvez également prévoir une pente sur la largeur de 2%, surtout si vous envisagez un revêtement imperméable. Pour la pratique, 8cm de concassé 0/20, 3cm de 0/6. Enfin, vous pouvez terminer par un revêtement de type gravier 4/14. Mais, parfois, lorsque vous dessinez le profil de votre allée, 6% de pente ne suffisent pas… Vous avez alors deux solutions : soit modifier le tracé de votre allée (faire des détours), soit faire des paliers.

Les allées piétonnes avec paliers

Les paliers peuvent être de niveau ou en pente (toujours 6% maxi). Les ressauts doivent être de 10 à 15cm, pas plus. Et ce qui est important par-dessus tout, c’est de prévoir la bonne longueur des paliers (tous identiques) : pour cela, il faut admettre que dans la pratique, rien n’est plus désagréable que de descendre tous les ressauts avec le même pied; cela donne l’impression de boiter ! Il faut donc prévoir un nombre de pas impair sur chaque palier. On considère généralement qu’entre deux pas il faut 60cm et que (je ne vous fais pas la démonstration ici), au passage d’une marche, il faut un demi-pas environ (20/30cm). Donc, nos paliers (le giron en fait) devront mesurer (60+60+20) 140cm au minimum pour 3 pas. Si vous n’avez pas tout suivi, le schéma suivant va vous éclairer : dans ce cas précis, la pente entre le point haut et le point bas est de 15,8%. Impossible donc de faire une pente simple. Les paliers permettent de gagner (6x14cm soit 84cm). La pente résultante est donc (1,11-0,84)/7 soit 3,9% :). Pour les différentes couches de gravier, procédez comme pour les allées piétonnes. Enfin, si les paliers ne suffisent pas, vous pouvez faire des paliers plus longs avec trois marches classiques, par exemple.